
Et si cette période était un moment privilégié pour choisir de faire évoluer notre écologie intérieure ?
Ce printemps 2020 est passionnant à plus d'un titre. Sans conteste ! Et celui qui m'intéresse ici est notre comportement à nous humains, tant collectivement qu'individuellement.
Nous aurions toutes les raisons d'être tristes voire choqués par le bilan humain de la pandémie actuelle, et notamment par le lourd tribut payé par nos anciens, dont certains s'éteignent dans une totale solitude. Nous pourrions être atterrés par la privation de nos libertés élémentaires aux relents orwelliens, par les multiples théories du complot qui émergent de ci de là ou encore par la constante recherche de boucs émissaires. Nous pourrions également être en colère de constater la manipulation à l'œuvre par certaines élites qui instrumentalisent nos peurs, être dépités par l'accentuation des violences perpétrées à l'encontre des plus fragiles d'entre nous…
Et pourtant, ce serait oublier que nous avons aussi maintes raisons de nous réjouir, en voyant nos soignants unis dans l'adversité, en découvrant chaque jour la créativité et la multiplicité des initiatives solidaires qui fleurissent partout : combien de personnes, d'associations, d'entreprises se mettent ainsi au service du collectif, comme si ce temps si particulier nous donnait aussi l'occasion de contacter et d'exprimer le meilleur de nous-mêmes.
Ce serait également oublier les belles prises de conscience qui se font jour, ou encore les débats qui se renforcent avec une acuité nouvelle, que ce soit sur nos sociétés de consommation d'enfants gâtés, sur nos modèles économiques de croissance à l'infini et de mondialisation, sur la place de l'humain – de tous les humains – dans nos sociétés… Et, c'est essentiel, sur notre conscience écologique, la surexploitation de notre planète et la destruction massive du vivant actuellement à l'oeuvre.
Je veux y voir des raisons d'espérer, des raisons de penser que tout ne reviendra pas comme "avant", de croire en la nature humaine. Et pourtant… rien n'est gagné si nous ne parvenons pas, individuellement, à faire évoluer notre écologie intérieure. Nos fonctionnements humains sont si souvent teintés par nos peurs : peur de perdre, peur de manquer, peur de ne pas être aimés, peur de mourir…. Et ces peurs déterminent nombre de nos comportements limitants voire malsains dans notre rapport à nous-mêmes, aux autres et au monde.
Nous avons entre nos mains la possibilité de changer cela et décider chaque jour d'être un peu plus conscient, de débrancher le pilote automatique pour retrouver notre axe et notre puissance individuelle. Et pour cela, accepter de regarder nos peurs en face, de mieux les comprendre, les accueillir pour petit à petit les rendre moins actives en nous. Entreprendre ou approfondir ce chemin c'est œuvrer à faire de la place en nous pour laisser émerger ce qui nous anime profondément, pour recontacter nos rêves d'enfants, pour remettre du sens dans nos vies !
Alors si notre choix est celui de créer un monde plus accueillant, plus respectueux et plus vivant, il n'est nul besoin d'attendre : aujourd'hui est un bon jour pour faire évoluer notre écologie intérieure !
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